De Paul Éluard, qui découvrit dans ses textes « la couleur deux fois rêvée sinon deux fois vue », à Hervé Bazin qui lui écrivit un jour que « l’écriture, ni pour toi, ni pour moi, ne fut épisode. Elle a été toute une vie », Gaston Criel reste l’éternel homme aux semelles de vent. Il n’a pas mené une carrière : il a mené sa vie. Et Jean Cocteau de dire : « Il y a un avenir de l’esprit intact. Vous en êtes la réserve ». Fou d’écriture. Fou de cris. Fou de vie. « L’Os quotidien » nous transporte parmi les illusions et les désillusions de l’après-guerre – sans concession – du camp de travail en Allemagne, à la place Pigalle, en passant par les Portes de Paris, sa banlieue et Saint-Germain-des-Prés. « Un accent, une plainte, un cri qu’on sent profonds et vrais » lui confia Joseph Delteil, cet autre éternel.