« J’ai devant la tête des yeux insuffisants. Le mardi 4 novembre 1980, à huit heures moins le quart du soir, je me suis cousu la main. Il faisait froid, je brochais. J’étais en retard... » Ainsi débute "La main cousue", premier des dix-sept récits de ce recueil. Le journalisme, l’édition (Soir d’été, Kré Bobo, André Napoléon Bidoche, Naturel assez tendre), la voiture, le travail ou la maison (L’enculé, Jurys, La maison de carton, Douaumont chocolat), les souvenirs retapissés (Edouardo, Le talon d’Achille), la famille, la guerre et les assassinats (Très peur en juin, Garde tes lunettes Mado, Les cordons du poêle, Quatre pas, Poire, Fleurs ni couronnes) fournissent matière à de l’écrit intime, pour soi-même et qu’on cache, mais brut et de première pression. Cette commodité relève d’impudeurs parfois vives les joies grises du journal intermittent, figuratif, avec des impatiences d’instantané à l’aquarelle. Personnes et lieux sont déguisés, ainsi tout reste lisible au plus grand nombre, sans offenser.