Un village d’Ardèche, où rien ne se passe. Il y a là Lucie Mazenod, l’institutrice jeune, jolie et frêle, qu’aime — sans le lui dire — le solide et timide Julien ; Sébastien, un gamin naïf et sournois, un vieil hôtelier malade, et puis Félicia Bourret, horriblement défigurée par le feu quelque vingt ans plus tôt et qui, aveugle, vit dans une ferme isolée avec Maria, sa jeune servante. Un soir d’hiver, Félicia Bourret recoit la visite d’un étranger vêtu d’une longue cape noire. Dans la nuit, elle fait appeler le curé du village. Elle se dit très malade et se propose d’offrir à l’Église une statue de bois précieux représentant un ange foulant aux pieds des serpents et des crapauds. Le curé accepte et la statue est installée sur un autel, le dimanche suivant, au cours d’une cérémonie solennelle. Aussitôt après, le village est envahi par un brouillard impénétrable et Lucie, Félicia, Julien, Sébastien Maria et le vieil hôtelier vont vivre désormais une existence pleine d’événements incompréhensibles, d’effroi, de terreur et de sang, comme si, d’un seul coup, ils étaient régis par une force à laquelle ils ne pourraient s’opposer. Satan joue à un jeu qui le passionne, même s’il en connaît d’avance l’issue : n’a-t-il pas signé un pacte avec Félicia Bourret ? De ce monde insolite, plein de pièges et de visions étranges, où le macabre côtoie l’innocence, où le fantastique prend parfois un redoutable aspect quotidien, Maurice Périsset a tiré un curieux et obsédant roman, que l’on ne peut lâcher avant d’en avoir terminé la lecture.