Ce qui me plaisait tellement en lui, c’était ce qu’il faut bien nommer — je ne vois pas d’autre mot, et pourtant, celui-ci ne me plaît guère — sa pudeur. Émotif, il se surveillait ; il détestait tout ce qui pouvait ressembler à du factice, du trompe-l’œil, de l’imposture ; et, si souvent, l’émotion littéraire n’est qu’un simulacre ! Son Jean-Gilles, ici, reçoit un coup dur ; traduction en style Semet ; un « infarctus sentimental ». Mais elle affleure partout, cette profonde sensibilité, dominée, contenue, qui faisait de Roger Semet un des plus parfaits exemplaires — et la race n’est pas abondante — de l’« honnête homme », homme totalement, totalement honnête aussi.