À mesure que la critique littéraire, avec le concours de la linguistique, de la psychanalyse et du marxisme, affine ses instruments et étend son champ d’investigation, elle s’interroge de plus en plus sur les œuvres de fiction, leur langage, leurs diverses relations d’enchaînement, d’opposition, de répétition. La réflexion que propose cet essai, ne prétend ni à dresser un bilan, ni à écrire une histoire du roman français. Elle invite à confronter les diverses lectures possibles, pour une prospection en profondeur du vaste champ romanesque. Et comme le travail théorique trouve son fondement dans la pratique de l’écriture, il a paru nécessaire d’examiner par référence au nouveau roman, puis de Flaubert à Aragon, les métamorphoses du langage romanesque, à la fois pour procéder à une apologie du roman, et pour voir ce qu’il en est du “réalisme” aux deux pôles français du XIX° et du XX° siècle. Le roman, dit Aragon, cette science de l’anomalie...