À l’époque où je rencontrais régulièrement Alexis Weissenberg, et où il m’entretenait librement — et avec confiance — de sa carrière et de sa vie familière, il lui arriva de me parler de Chéreng, où il avait été invité à donner un concert au bénéfice d’une association par une femme qui ne recule devant rien. Comme je m’étonnais que le voisinage de New-York, Londres, Paris, Milan et Chéreng fût possible dans le calendrier d’un concertiste, le nom d’Olivier Houzé arriva dans la conversation. J’appris ainsi très vite que ce jeune homme avait perdu la vue dès les premiers mois de sa vie, et qu’il était soigné à Villejuif pour un cancer. Mais, avant d’être frappé de cette maladie irrémédiable, il avait donné les plus belles promesses de réalisation, tant dans ses études musicales, qu’universitaires, et il avait toujours su réunir en lui — et autour de lui — une rare concentration amicale. Quelque chose rayonnait autour de lui du seul fait de sa présence...