Dans cet essai très clair, modeste et teinté d’humour, mais appuyé sur une profonde connaissance du sujet, Vivienne Mylne donne à la fois une théorie, une histoire, et une illustration du dialogue. Elle décrit d’abord, en sept chapitres courts et denses, les aspects généraux, les modes de présentation, les différentes fonctions du dialogue, puis ses relations avec la scène théâtrale, et ses incidences sur le récit. Après quoi, en cinq chapitres nettement plus longs et qui font plus de place aux analyses d’exemples, elle esquisse une histoire du réalisme dans le dialogue (parlers populaires, paysans, enfantins, langues étrangères), aborde les problèmes de contenu, et termine sur la forme du roman ou du conte dialogué. Cette partie introduit, en même temps, à une anthologie de textes totalement ou partiellement dialogués, tous rares, tous inattendus. Cette analyse est, à bien des égards, exemplaire et elle montrera aux étudiants comment travailler sur les textes. Elle s’appuie sur de solides définitions, elle opère des classifications souples et efficaces, elle sait rendre compte de la multiplicité des cas, et s’attacher aux aspects les plus concrets du dialogue : ses développements sur la présentation visuelle du dialogue, et sur l’évolution de la typographie, sur la nature et l’évolution des incises, sur l’imparfait de transition, sur les rapports entre le narratif et le dialogué, sur les effets de ralentissement, qui rappelleront à tous un certain nombre d’articles importants qu’elle avait publiés naguère, sont ici intégrés dans une démonstration très cohérente et prennent tout leur relief.