Sous l’effet de la Crise, la conscience ouvrière se modifie profondément, en même temps que se rapprochent les échéances. Le processus de radicalisation en cours aboutira-t-il à la résurgence d’un mouvement ouvrier révolutionnaire, ou restera-t-il contrôlé par les appareils réformistes ? La classe ouvrière demeure-t-elle potentiellement la force motrice de la révolution, ou bien n’est-elle plus qu’une force d’appoint des « marginaux », des « peuples du Tiers Monde », ou de la « classe technicienne » ? Pour répondre à ces questions, les marxistes-révolutionnaires ne partent pas absolument démunis. Ils disposent du riche apport méthodologique des classiques du marxisme. Apport généralement méconnu, au terme d’un demi-siècle d’obscurantisme stalinien. En étudiant la théorie marxiste de la formation de la conscience de classe — et son complément nécessaire, la théorie de non-formation — c’est cet apport que ce livre entend présenter. La méthode et les concepts ainsi dégagés permettent — et eux seuls — d’analyser l’évolution de la conscience ouvrière aujourd’hui, et les effets de cette évolution dans le champ politique.