L’événement — l’épopée de la France Libre — est considéré comme l’un des plus prestigieux de notre Histoire, pourtant fertile en prodiges. Il est dominé par un homme, dont la postérité a déjà confirmé la stature de très grand acteur et penseur : Charles de Gaulle. Il est marqué par un « appel » qui ajoute une date fulgurante à notre chronologie nationale : 18 juin 1940. Il y eut donc la tragédie, inimaginable. Il y eut l’homme qui forgea le destin français en cette heure du choix suprême, et ces années de l’effort inouï. Et puis, autour de lui, une douzaine d’autres, que l’aile de la célébrité toucha plus ou moins, ainsi que quelques centaines de « flambeaux » restés anonymes : les volontaires de juin 40. Parmi eux, ceux du Bataillon de chasseurs de la France Libre, dont la courte et ardente histoire reste à écrire. À défaut d’un tel récit rigoureusement historique, voici un roman. Composé par un ancien Chasseur avec ce que d’autres ont ajouté à ses souvenirs, il ne rapporte pas tout. Mais l’essentiel, une grande partie de l’essentiel, s’y retrouve. Avec d’autres témoignages, qu’il faut se hâter de recueillir, on fera d’autres ouvrages. Ce roman est celui d’un Chasseur en quelque sorte symbolique, car il lui arrive des aventures et il vit des péripéties que connurent de vrais Chasseurs. Avec, en plus, quelques autres qui auraient pu se produire, et que l’auteur ajoute pour accentuer l’évocation. C’est un roman plus particulièrement destiné aux petits-fils des vrais Chasseurs de la France Libre. « Oui, c’était comme cela... Là, j’y étais... » pourront dire les anciens, revivant ainsi, embellis, magnifiés par le regard brillant des jeunes lecteurs, cette année de leur propre jeunesse (juin 40-juin 41), qui les marqua plus qu’aucune autre.