Li Barwa, son mari, était à quatre lis du domaine. C’était là qu’ils l’avaient attaché, nu dans la neige. Il y avait dix-sept jours. Il lui en avait fallu trois pour mourir, et elle était venue chaque soir. Les miliciens de l’Armée populaire de libération la laissaient s’approcher à moins de vingt mètres. Le premier soir, le corps de son mari était aussi blanc que la neige. Le deuxième soir, il était rouge. Elle avait compris qu’il était mort le troisième soir. Il était devenu tout noir, comme un tronc d’arbre des pays du sud. Les miliciens avaient alors éteint leur feu d’argol et étaient repartis. Maintenant, elle pouvait agir.