Ce livre est la réédition d’un ouvrage publié en 1986, sous le titre Un marchand de salades qui se prend pour un prince. Réponse du « petit Pommier » au « grand Barbéris ». Ce titre mettait l’accent sur le caractère, très polémique, d’un livre qui se situait dans le prolongement de la querelle de la « nouvelle critique », ouverte en 1965 par le pamphlet de Raymond Picard, Nouvelle Critique ou nouvelle imposture, qui dénonçait brillamment le caractère arbitraire de la prétendue « relecture » de Racine proposée par Roland Barthes dans son fameux Sur Racine. En publiant, en 1978, son Assez décodé ! René Pommier s’était rangé résolument du côté de R. Picard et des adversaires, alors très minoritaires, de la « nouvelle critique ». Cela lui avait valu d’être vivement pris à parti par Pierre Barbéris qui, dans son livre Le Prince et le marchand, l’accusait d’être « l’un des porte-parole de l’obscurantisme pseudo-rationaliste universitaire » et « un tenant du sens en béton ». C’est après avoir achevé la rédaction de sa thèse de Doctorat d’État, consacrée au Sur Racine de R. Barthes, que R. Pommier s’était employé à balayer avec une impitoyable allégresse « les balivernes balourdes et débraillées de Son Altesse Barbérissime » et à démontrer que celui qui l’accusait d’être « un tenant du sens en béton » était, lui, un tenant du « sens en eau de boudin ». Mais on ne peut bien démontrer le caractère arbitraire, voire absurde, d’une interprétation, qu’en refaisant soi-même le travail qui a été mal fait. Pour dénoncer les contresens de P. Barbéris, R. Pommier est ainsi amené à revenir continuellement au texte du Misanthrope, pour se livrer à un exercice qui a toujours été à la base de son enseignement et de ses travaux de critique : l’explication de textes.