Paris est un univers. Chacun de ses quartiers est une ville — ou mieux, un pays, avec ses amours, avec ses mœurs, ses autochtones, ses traditions, son langage, ses chansons, son passé, son climat. Prenons quelques quartiers typiques de Paris : Passy, Saint-Germain-des-Prés, l’Île Saint-Louis, la rue de Montreuil, la plaine Monceau, la butte Montmartre, et — ainsi que fit Asmodée qui avait le pouvoir de soulever les toits des maisons pour surprendre les secrets des hommes — essayons de pénétrer dans l’intimité de quelques couples ou groupes particulièrement représentatifs de leur quartier. Nous tracerons ainsi un portrait de Paris. Dans ce reportage sentimental, qui est Escalier de Service, l’intention de l’auteur n’est pas de montrer les aspects les plus sombres et, pour tout dire, les plus conventionnels d’une grande ville, mais ses côtés les plus pittoresques, les plus cocasses, les plus actuels, les plus amusants en un mot. Cette petite bonne à tout faire, fraîchement débarquée, à laquelle ses patrons successifs vont révéler un monde si nouveau pour elle, ne doit en rien évoquer la triste héroïne du Journal d’une femme de chambre de Mirbeau, ni aucun de ces romans ou films revendicateurs, équivoques ou larmoyants, où l’on voit une malheureuse « déracinée » aux prises avec les hideuses tentations d’une capitale moderne. L’héroïne, Marie-Lou, va vivre au contraire une merveilleuse histoire d’amour et toutes ses mésaventures lui auront permis de s’affranchir de ses préjugés provinciaux, de ses naïvetés, de ses superstitions de petite paysanne qui n’a jamais connu que son clocher...