Du galon rouge de matelot aux étoiles d’amiral, les grades de la Marine jalonnent la vie d’homme d’un gamin épris d’aventure et réfractaire aux études. Né à Nantes dans l’île de Jules Verne, dont les œuvres exercent sur son imagination une influence profonde, élevé parmi d’anciens cap-horniers dans un hameau amphibie que la Loire en crue envahit périodiquement, le jeune Lepotier ne songe qu’à naviguer sur les derniers grands voiliers. Frais diplômé de l’École de navigation, la guerre fait de lui un apprenti-marin. Matelot timonier, puis quartier-maître chef de quart, il prend part - sur l’escorteur Batailleuse - à la première Bataille de l’Atlantique et au sauvetage des cargos torpillés. Dans le tumulte des combats, il prépare le concours d’élève-officier de Marine et rentre à l’École navale. L’aventure dont il rêvait à la voile, l’attend sur les bâtiments de guerre aux quatre coins du monde : Indochine, Madagascar, Syrie, bancs de pêche de la Mer du Nord, combats en Méditerranée et en Atlantique. Paradoxalement, lui qui s’est toujours élevé contre le jugement des hommes sur les titres plutôt que sur leurs aptitudes, deviendra, entre deux débarquements : élève de l’École supérieure d’électricité, professeur à l’Institut des hautes études de la défense nationale, auteur d’ouvrages renommés tels que “Cap sur la Corse” et “Raids sur mer”. “J’étais matelot” de l’Amiral Lepotier, est l’histoire d’une vocation et d’une carrière unique de notre temps. Elle s’inscrit dans la lignée de celles des marins du Grand Siècle et des Hamelin, Jurien de la Gravière, Duperré et Charner qui furent mousses ou matelots avant d’être amiraux.