C'est du nord-est de l'Europe, en direction du sud-ouest, que s'engage le voyage où chaque balise nous renvoie en de nouveaux lieux, au fil de l'expérience et du franchissement des clichés, jusqu'à ce que la terre enfin, frontalière, nous devienne familière. L'itinéraire démarre avec la complicité d'écrivains qui ont, naguère, jalonné les lectures de l'auteur (Novalis, Kafka, Büchner, H. der Vogler, Goethe et Lenz, H. Sachs), et se poursuit aux côtés de certaines de leurs proches ou héroïnes. Les Allemandes, affranchies de leur tuteur, réfléchissent ce regard welche sur l'aire germanique.Cette traversée est l'occasion d'élargir les frontières de notre langue, en particulier par l'usage de « mots-trouvés » puisés dans la langue, les dialectes allemands, puis français. Ces mots, par leur altération, témoignent de l'Histoire le long de cette ligne de tension et d'influences entre langues romane et germanique. La déformation des mots opère une véritable fascination, qui entrave le récit, invite à la création de mots, et à un renouvellement syntaxique. Contaminant les noms, elle finit par ronger le nom propre.Et nous ne devrions pas perdre de vue que l'Allemagne est aussi musicienne.