Voici une enquête passionnante sur un sujet qui fait particulièrement débat : la persistance d’un surinvestissement féminin dans les tâches ménagères, malgré le féminisme, et malgré une apparente évolution des mentalités.
Maintien de la domination masculine ? Intériorisation séculaire par les femmes de leur « rôle » d’âme du foyer ?
Rien n’est aussi simple : le grand intérêt de cet ouvrage est qu’il permet de dépasser les explications toutes faites. F. de Singly et les jeunes sociologues dont il s’est entouré appréhendent ainsi les liens entre inégalité et injustice ménagère sur la base de trois « terrains » qui ont donné lieu à des entretiens d’une grande richesse.
Ces travaux nous restituent les différentes manières dont les femmes elles-mêmes, au-delà d’un mécontentement sous-jacent, « justifient », voire revendiquent cette distribution inégalitaire du travail domestique, pouvant aller jusqu’à rejeter le contrôle masculin sur ce territoire de leur quotidien, tout en demandant alors d’autres preuves d’attention.
L’égalité ne serait-elle que l’un des enjeux de la relation conjugale ? Comment dès lors lutter contre l’injustice ménagère ?
François de SINGLY, professeur, directeur du Centre de recherches sur les liens sociaux (Université Paris Descartes, CNRS), a dirigé et introduit ce travail, qui a associé Isabelle CLAIR, docteure en sociologie, en post-doc au Genres Travail Mobilités (Paris 8, Paris 10, CNRS), Sandra GAVIRIA, maîtresse de conférences (Université du Havre), Muriel LETRAIT, ingénieure d’études au Centre de Recherches sur les liens sociaux (Université Paris Descartes, CNRS), Sarra MOUGEL-COJOCARU, agrégée de sciences économiques et sociales et doctorante au Cerlis (Université de Paris Descartes, CNRS) et ATER à l’Université du Havre, et Mireille PARIS, ingénieure CNRS, historienne et linguiste, spécialiste de l’islam et du monde arabo-musulman.