Lettre à l'étranger

L’une était dans la lenteur, l’autre dans la hâte. L’une dans la longueur des jours, l’autre dans l’instantané du soir. L’une habitait une maison ouverte, l’autre marchait sur les chemins, dansait sur la plage. L’une cherchait, au jardin, les saveurs d’un repas préparé avec soin, l’autre buvait aux sources. L’une retenait ses cheveux sous l’austère foulard, l’autre s’en faisait une parure, un vêtement. L’une, dans la maturité de l’âge, apprenait à faire la part des choses, l’autre, au plein de l’adolescence, désapprenait, résolue à faire de toutes les parts une seule chose : s’y consumer.