« Contes et nouvelles de Laponie », ce sous-titre nous promet une poésie particulière, propre à l’esprit scandinave et qui ne manque jamais de nous séduire, Celtes demeurés sous notre habit latin. Cette promesse, Livja Flood la tient de bout en bout, comme elle l’avait déjà tenue dans « Le temps des incertitudes », son premier ouvrage écrit directement en français — publié chez Stock — et qui obtint 5 voix pour le Prix des Deux Magots. Malgré cela, Livja Flood n’a pas suffisamment obtenu la notoriété chez nous et, tandis qu’étaient, par ailleurs, publiés d’autres récits — tant en revues qu’en feuilleton — lui faisant obtenir une médaille d’or, à Cannes, au titre du Grand Prix littéraire de la Nouvelle féminine écrite en français par un auteur étranger (« La Lettre » — 20 nouvelles —, Georges Reymond édit.). Sur le plan international, ayant à son actif plus d’une douzaine de volumes, Livja Flood est heureusement plus connue qu’en France, notamment en Norvège et en Suède, mais aussi en Allemagne et jusqu’en Turquie et Afrique noire (Prix international d'Abidjan), touchant à la fois le public lettré et le moins lettré, par la voie des feuilletons de presse et des collections « de poche ». Sans rien déflorer du « suspens » que le genre requiert, disons cependant un mot sur cet ouvrage : "La nuit du temps" nous restitue - par recoupement - une sorte de « saga » des mœurs de la Laponie originelle, une poésie proche d’un surréalisme naturel, sous la grande chape de froid qui donne aux êtres une âme particulière, riche de rêves et d’appétits divers, mieux conservée dans son originalité de caractère. Nul doute que le lecteur n’en subisse le charme profond et souhaitons, quant à nous, que la critique lui réserve le meilleur accueil, voire même ses lauriers. R. Clermont