Ça y est, Mein Kampf d’Adolf Hitler (1889-1945) vient de tomber domaine public. On va en parler, comme si cette histoire de domaine public changeait tant de choses... En 1977, lors du soixantième anniversaire de la révolution bolcheviste, Mein Kampf était un ouvrage ridicule. En 2017, pour le centenaire de cette dernière, Mein Kampf est désormais un ouvrage dangereux. Il n’y a pas là de quoi pavoiser. Que s’est-il donc passé ? Vers quoi avons-nous tant dérivé ? Il faut en parler, en reparler. Il faut notamment associer ces idées qui traînent à l’auteur hautement suspect dont elles émanent. C'est ce que cet ouvrage se propose de faire.
Professeur de linguistique au département d’Études françaises de l’Université York de Toronto pendant vingt et un ans, Paul Laurendeau, né en 1958, vit aujourd’hui dans la région des Basses-Laurentides où il se consacre à l’écriture. Il a publié plusieurs nouvelles et romans ainsi que quelques recueils de poésie (en solo ou en collaboration avec Allan Erwan Berger). Docteur ès Lettres de l’Université Denis Diderot (Paris VII), Laurendeau est l’auteur d’une cinquantaine d’articles et de chapitres d'ouvrages en linguistique et en philosophie du langage. Il a collaboré à l’ouvrage collectif Entretien avec quatre philosophes (Éditions Hurtubise HMH, 2005), y pastichant les rôles de Karl Marx et de Socrate. Sa formation de philosophe l’amène aussi à s’intéresser aux phénomènes intellectuels ordinaires, comme les religions et les idéologies politiques. Il a publié L'Islam, et nous les athées (2015) chez ELP. L’essai Lire Mein Kampf est donc son second ouvrage paru dans la collection Essais et témoignages.