Virez les premiers, Messieurs les anglais

Encore un énième roman sur Napoléon à l’île d’Elbe, voici qui n’est guère nouveau, bien que les écrivains aient préféré camper le héros national une épée à la main et au sommet de sa gloire plutôt que sur cette île minuscule et dans un repos relatif mais fébrile.

Aussi, ce livre peut mettre en scène des événements moins connus de la grande Histoire. L’auteur a raflé, épluché, dans l’innombrable bibliographie du personnage les actes et les gestes aptes à donner une matière solide à son roman. Il sort du cadre strict du récit historique pour nous donner et même émettre des visions amples et nouvelles touchant à la personnalité de l’empereur, à son œuvre, au déroulement de sa vie comme à sa réussite extravagante. On attend toujours un ouvrage effectuant une étude d’ensemble sur Napoléon, homme à multiples facettes, vie à multiples tâtonnements, personnage non fait mais à faire, jouet des opportunités au moins en ses débuts. Homme à qui, toutefois, le génie conférait une adaptation sachant saisir toutes les occasions en en sublimant leurs effets ! Un point de vue d’ensemble et non le suivi souffreteux d’un épisode inactif de cette extraordinaire épopée ! Prisonnier, il s’engendrait lui-même.
Un personnage a été ajouté pour apporter, s’il en était besoin, une épaisseur de tendresse à la moitié bien humaine du héros. Il est niable mais point invraisemblable. Mieux, PROBABLE !