Le présent ouvrage est centré sur le groupe ethnique Nyem-Nyem (Nizaà) de Galim-Tignère dans l’Adamaoua (Cameroun). Il porte sur l’ethnonyme Nyem-Nyem et passe en revue aussi bien la littérature orale que les sources historiques sur les Nyem-Nyem, pour en déconstruire les préjugés. Peuple guerrier et réfractaire à la domination, les Nyem-Nyem seraient issus du groupe Baaré-Tchamba arrivé au Cameroun Central au XVIIIème siècle, y entraînant des mutations démographiques profondes. Sur une base empirique crédible de données (ethnologie, paléogéographie, glottochronologie et archéologie), l’ouvrage tente de démêler l’écheveau en montrant le rôle joué par les Nyem-Nyem dans la recomposition de l’espace qu’ils occupent aujourd’hui. Cet ouvrage vise ainsi à améliorer le paysage historiographique de cette région quasi inconnue d’un point de vue archéologique.

Le plateau Nizaà a constitué un point de transit majeur dans les processus multidirectionnels de migrations nord-sud, est-ouest et ouest-est entre le Cameroun et le Nigéria. Le fruit de ce brassage justifie la diversité du peuplement ethnolinguistique aussi bien que des expressions dynamiques, formant des patrimoines culturels matériels et immatériels des Nizaà. À la faveur d’une approche transdisciplinaire, l’ouvrage analyse ces rapports féconds entretenus par ce groupe ethnique avec les communautés voisines, rapports perceptibles à travers la richesse de ce patrimoine. Au sortir de ces explorations, les cosmogonies, les chants, les danses, la littérature et les artefacts des Nyem-Nyem témoignent non seulement de la plasticité des relations de ce groupe ethnique avec ceux qu’il a côtoyés, mais aussi du génie culturel d’une communauté dont l’histoire a sacrifié les mémoires.