Cette perversion de l’enfant, ou plutôt sa disposition polymorphiquement perverse, est relevée par Freud dès 1905. Les satisfactions inconscientes retrouvées chez l’adulte ramènent au champ des pulsions partielles de l’enfant qui ne sont pas limitées aux zones érogènes génitales. La question est celle de la célèbre « génitalisation » chère à certains successeurs de Freud. Comment s’accomplit-elle, et avec elle le choix de l’objet et le mode de satisfaction qui prévaut pour chacun ?Freud, repris sur ce point par Lacan, nous montre que cet accomplissement ne se fait jamais que par les voies détournées des pulsions et du fantasme, et qu’il est par là toujours incomplet et donc particulier. Cet échec ne laisse pas le sujet en repos, ne serait-ce que par le symptôme qui en est le stigmate. S’y ajoute la prise en compte de ce qui ne doit rien à l’Autre du désir mais à un réel de l’effet de « lalangue » sur le corps. Aux positions qui déterminent le désir en dénégation, forclusion ou désaveu, répond la perspective d’une mutation du sens du symptôme en une valeur singulière.Toutes ces étapes ont leur traduction dans la clinique, et ne se déchiffrent qu’au cas par cas.