Résumé

"Pour un apprenti conducteur la voiture, objet familier, est un corps étranger, ses gestes sont gauches, son corps reste indépendant, lorsque l'apprentissage sera terminé le conducteur fera corps avec sa voiture. Il conduira sans presque penser aux automatismes gestuels qu'il a eu du mal à acquérir. Il aura réalisé ce que Paul Schilder appelle sa synthèse corporelle. Il intègre dans son corps une perception implicite du volume de la carosserie, de la dynamique de l'accélération et du freinage, de la distance à conserver par rapport aux autres véhicules. L'objet s'est intériorisé, le sujet-conducteur s'est transformé. Il participe d'une nouvelle culture matérielle.

Il existe de par le monde une grande diversité de cultures matérielles depuis celle du pilote de ligne jusqu'à celle du paysan nigérian qui manie sa houe, en passant par la ménagère qui repasse son linge. Dans la lignée des travaux de Schilder, Mauss, Leroi-Gourhan ou Merleau-Ponty hier ou de Pierre Parlebas aujourd'hui sur le sport, la thèse de l'auteur est que l'action motrice du corps permet une "mise en objet" des sujets, hommes et femmes, en fonction de leurs différentes cultures matérielles. L'objet n'est plus seulement un signe extérieur, il est une partie incorporée de l'action en société. Il révèle la partie la plus opaque du sujet, celle où la verbalisation ne suffit plus, celle où seul le corps peut exprimer ce que la matérialité veut dire.

Ce livre anthropologique intéressera tous ceux qui prennent au sérieux la place de la matérialité dans la vie sociale, comme un ensemble de techniques de construction du soi qui diffèrent de sujet à sujet et de société à société."

Texte de couverture

Caractéristiques

Editeur : Presses Universitaires de France

Collection : Sciences sociales et sociétés

Edition : 1ère édition

Intérieur : Noir & blanc

Support(s) : Text (eye-readable)

Langue(s) : Français

Code(s) CLIL : 3081

EAN13 (papier) : 9782130499190

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