Résumé

L’intervention sociale pourrait être entendue comme la mise en oeuvre de dispositifs ou d’outils visant à réduire telle ou telle vulnérabilité. Des politiques publiques, après qu’auraient été établis des diagnostics sur la foi de diverses expertises, identifieraient des actions, en fixeraient le périmètre, les bénéficiaires et les intensités et ordonneraient aux intervenants sociaux l’application des règles ainsi définies. Normée, régulée, évaluée, l’intervention sociale fonctionnerait alors comme un cercle vertueux et permettrait la réduction des vulnérabilités, des désaffiliations, des discriminations, des souffrances... Il n’en est rien. La propension à décréter d’en haut ce qui est bon pour les plus fragiles et les plus malheureux et à leur faire le don d’une assistance ne résout pas leurs problèmes et, pire encore, tend à les enfermer dans les catégories le plus souvent construites en considérant la faisabilité des dispositifs et non la réalité des vulnérabilités ; en partant des cultures et des représentations de leurs auteurs et non des problèmes à résoudre. Elle favorise aussi l’enfermement des praticiens dans des routines et des culturalocentrismes professionnels ou institutionnels qui rigidifient l’action et la rendent inefficace. Le laboratoire de recherche en intervention de l’Université de Perpignan Via Domitia, soumet la question de l’intervention sociale à la réflexion. Sa pratique de recherche consiste à construire, au travers d’un séminaire régulier, un espace commun entre chercheurs, formateurs en travail social et sanitaire, étudiants en doctorat et en master et praticiens de ces champs. En 2009/2010, ce séminaire a porté sur la question de l’implication en intervention sociale. L’implication des praticiens, celle des institutions, celle des chercheurs, celle des acteurs (bénéficiaires, usagers, destinataires), ont été considérées comme autant de prérequis pour de véritables transformations sociales. Mais, alors que les termes d’implication et de participation, largement phagocytés par les métalangages professionnels, annoncent souvent l’apparition tonitruante de nouvelles ingénieries et de nouvelles expertises, de nouveaux outillages et de nouveaux « mécaniciens », il nous semble que tout l’enjeu de l’intervention sociale réside, au contraire, dans l’accompagnement discret de la surrection de l’acteur. Ce livre rend compte de ces réflexions croisées. Au-delà des doutes et des critiques que les auteurs sont conduits à formuler, il ouvre des perspectives sur les modalités des implications réciproques permettant à l’intervention sociale d’être un outil vraisemblable de transformation du monde.

Caractéristiques

Editeur : Presses universitaires de Perpignan

Collection : Études

Publication : 24 juin 2020

Edition : 1ère édition

Intérieur : Noir & blanc

Support(s) : Text (eye-readable) [PDF + ePub + Mobipocket + WEB]

Contenu(s) : PDF, ePub, Mobipocket, WEB

Protection(s) : Marquage social (PDF), Marquage social (ePub), Marquage social (Mobipocket), DRM (WEB)

Taille(s) : 1,1 ko (PDF), 120 ko (ePub), 330 ko (Mobipocket), 1 octet (WEB)

Langue(s) : Français

Code(s) CLIL : 3283, 3080

EAN13 Text (eye-readable) [PDF + ePub + Mobipocket + WEB] : 9782354123741

EAN13 (papier) : 9782354121280

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